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Approfondir sa vie spirituelle

La cathédrale de Lausanne a accueilli dimanche 16 novembre une célébration interreligieuse dans le cadre des festivités marquant son 750e anniversaire – une initiative de la Plateforme interreligieuse du canton de Vaud sur le thème «Paix, dialogue et hospitalité». Elle a rassemblé des représentants des autorités politiques ainsi que des Eglises et des communautés religieuses du canton. Une première en ce lieu qui clôturait la Semaine des religions organisée par l’association l’Arzillier sur le thème «L’âme dans les religions».
Bâtir la paix sociale et religieuse dans l’hospitalité en prenant appui sur la figure d’Abraham: tel était le thème de la célébration qui a réuni dans une même prière, dimanche 16 novembre à la cathédrale de Lausanne, l’Eglise catholique romaine dans le canton de Vaud (FEDEC-VD) et l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) ainsi que la Fédération anglicane et catholique-chrétienne dans le canton de Vaud (FACCV), la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud (CILV), l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) et la Fédération évangélique vaudoise (FEV). Etaient présents Christelle Luisier Brodard, présidente du Conseil d’Etat et ministre en charge des affaires religieuses, et Pascal van Griethuysen, directeur des affaires religieuses. L’occasion de faire mémoire du parcours accompli dans le canton au niveau de la paix et du vivre-ensemble et de célébrer le dialogue actuel en lien avec le thème de l’hospitalité.
L’olivier, symbole de guérison et de paix
Un olivier avait été dressé dans le chœur de la cathédrale. Ce symbole d’hospitalité, de guérison et de paix incarnait aussi les racines du dialogue instauré dans le canton de Vaud en lien avec l’Etat «qui tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine», selon la Constitution. A son pied, des paniers remplis de cartes sur lesquelles les participants avaient écrit des souhaits de paix et de dialogue. Cet olivier sera planté dans le jardin de l’Arzillier à Lausanne.
Trois étapes ont jalonné la célébration: dialogue dans le canton de Vaud, hospitalité d’Abraham et communautés religieuses, ouverture et geste symbolique. Des temps de réflexion alternaient avec des temps méditatifs et des pièces musicales au son de l’orgue, du violon et de l’oud.
Contribuer à la cohésion sociale
En introduction, Laurence Bohnenblust-Pidoux, vice-présidente du Conseil synodal de l’EERV, après avoir évoqué l’histoire de la cathédrale, a souligné la richesse de la diversité culturelle et religieuse et souhaité «qu’en ces temps de crise, cette célébration nous entraîne dans la paix et le dialogue».
Christelle Luisier Brodard a évoqué le triptyque sous-tendant la célébration: paix, dialogue, hospitalité, «qui repose sur une série d’actions: accueillir l’autre, écouter sa parole, dialoguer pour construire la paix. Une paix qui, à son tour, nourrit le dialogue et entretient l’hospitalité».
Elle a ensuite souligné, dans ce «cercle vertueux», le «rôle essentiel» des communautés religieuses et des Eglises du canton. Si dans un contexte international tendu et marqué par la peur, «le dialogue interreligieux devient plus que jamais indispensable», «à notre échelle, le système constitutionnel vaudois offre une place aux Eglises et aux communautés religieuses qui souhaitent s’engager dans un tel dialogue. Et c’est une force», a-t-elle ajouté. Avant de reconnaître que «par leur ancrage, leur histoire, leur engagement, ces acteurs religieux participent pleinement à la cohésion sociale, à la paix confessionnelle et donc à ce qui fonde notre vivre-ensemble». Et d’encourager chacun: «Alors, faisons vivre ce dialogue interreligieux. Faisons-le vivre comme une façon d’agir ensemble, ici, dans notre canton!».
Les communautés, des passerelles
Durant le temps méditatif qui a suivi, la révérende Carolyn Cooke, de la FACCV, a souligné que «l’hospitalité n’est jamais unilatérale»: elle se construit dans le dialogue et le désir de comprendre l’autre.
Puis le pasteur et théologien Jean-Claude Basset a fait le point sur les nouveautés et les enjeux du dialogue interreligieux en Suisse romande. Après avoir salué «des développements étonnants» dans plusieurs domaines, il a constaté que «les voies du dialogue rencontrent aujourd’hui de sérieuses difficultés»: polarisation qui menace la cohésion sociale, recrudescence de l’antisémitisme et de l’islamophobie. «Plutôt que de pointer la violence des autres, juifs, chrétiens, musulmans, hindous, bouddhistes ne devraient-ils pas évaluer la part de discrimination et de violence dans leurs propres traditions, dans le passé comme dans l’actualité?», s’est-il interrogé.
Quant au dialogue, «il est une rencontre entre personnes» basée sur la confiance. Et son enjeu principal est «la reconnaissance de l’altérité fondée sur notre humanité commune» dans un rapport d’égalité où les autres sont «des partenaires». Enfin, face aux clivages politiques actuels, le pasteur Basset a appelé les Eglises et les communautés religieuses à «être des passerelles entre la communauté et la société». A traduire le dialogue en actions: inviter ses voisins, promouvoir les relations entre communautés, s’engager dans le domaine social. Et à vivre l’hospitalité, à «faire place à l’autre sans perdre la sienne».
Une diversité qui élève et enrichit
Prenant ensuite la parole, Pascal van Griethuysen a reconnu avoir grandi «dans une foi chrétienne d’ouverture à l’autre où celui dont les croyances et les convictions sont différentes a quelque chose à nous apprendre sur lui-même, sur nous-même et sur notre humanité partagée». Ainsi, pour lui, la diversité religieuse est «source d’enrichissement et d’élévation» si elle est vécue «dans le dialogue interreligieux, l’écoute et la découverte de l’autre».
En finale, il a cité Roula Lopez, chargée du dialogue interreligieux au sein de l’Eglise catholique vaudoise: «Le dialogue n’efface pas les convictions, il les affine. Il n’élimine pas les désaccords, il apprend à les habiter autrement, dans le respect et la dignité. Cultiver ce dialogue, c’est investir ensemble dans une société plus juste et pacifique».
Pour Pascal Gemperli, qui s’exprimait au nom de l’UVAM dans le second temps méditatif, «la paix se construit à trois niveaux: l’engagement actif, la paix par nos mains et par nos actes: poser des gestes qui réduisent la souffrance et cultivent la paix; l’engagement intellectuel, la paix par nos paroles et nos pensées: chercher des mots qui apaisent, écouter, dialoguer, expliquer, comprendre, bâtir des ponts là où d’autres élèvent des murs»; la posture de paix, la paix du cœur, la paix spirituelle: refuser de se laisser envahir par la colère, la haine, l’indifférence, préserver en nous un espace de silence où la dignité humaine reste intacte».
Déposer la poussière du chemin
La deuxième partie de la célébration a constitué en un échange entre les trois religions du livre, le judaïsme, le christianisme et l’islam, sur la figure d’Abraham, présente dans leurs textes fondateurs.
Après la lecture en hébreu et en français d’un passage de la Genèse – le récit de l’hospitalité d’Abraham – par le rabbin de la communauté de Lausanne, Eliezer Shai Martino, Me Elkaïm, président la CILV, en a proposé un commentaire. Abraham court vers les trois voyageurs – «trois anges qui vont lui offrir rien moins qu’une nouvelle postérité» – et leur offre de l’eau, du pain et l’abri d’un arbre dans la chaleur du jour. De l’eau pour leur laver les pieds: «Cette toilette n’est pas anecdotique: la poussière du chemin, que ces anges transportaient sur eux, représente ce que l’on porte en soi lorsqu’on arrive de loin: la fatigue, les inquiétudes, les périls. Offrir de l’eau pour délester l’autre de cette poussière, c’est aussi lui permettre d’arriver libre, reconnu, déchargé un instant de ce fardeau».
Rappelant que «l’hospitalité n’a pas toujours été une priorité politique, les juifs ayant été interdits durant plusieurs siècles dans le canton de Vaud jusqu’à la seconde moitié du 19e siècle», Me Elkaïm a appelé à la traduire en gestes concrets, à choisir l’ouverture «pour permettre à celui qui arrive d’apporter quelque chose. Ce n’est qu’ainsi que nous construirons une société digne de ce nom et de ceux qui nous suivront».
Héritage et élan intérieur
L’abbé Naseem Asmaroo, chapelain de la Mission chaldéenne en Suisse et prêtre dans l’Eglise catholique, a commenté, dans la Lettre aux Hébreux, l’appel d’Abraham qui se met en route – texte qui venait d’être lu par Mazin Astefan-Barraud, de l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse. Abraham avance porté par «une foi qui n’est pas d’abord une certitude acquise, mais un élan intérieur: la capacité de faire confiance à plus grand que soi, de s’ouvrir à l’inconnu, d’accueillir le mystère présent au cœur de l’univers». Une foi qui est un «héritage spirituel commun».
Abraham est guidé par une promesse. Sa confiance «ouvre l’avenir» et permet l’hospitalité: «Accueillir l’autre, celui qui s’avance vers nous, c’est accueillir plus que lui: c’est ouvrir la porte au mystère qu’il porte, à la dignité qu’il incarne, à la richesse spirituelle qu’il peut révéler»; c’est voir en l’autre «un visage, un voyageur, un frère ou une sœur en devenir». En finale, Naseem Asmaroo a formulé un vœu: «Que la marche d’Abraham nous inspire : avancer ensemble, les pieds sur la même terre, les yeux tournés vers un horizon de paix, et le cœur assez large pour faire de nos vies un espace d’hospitalité vivante».
Enfin, après la psalmodie de quelques sourates du Coran par Naceur Ghomraci, aumônier musulman, Ufuk Ikitepe, président de l’UVAM, a relevé que l’islam voit en Abraham «le modèle de l’hospitalité totale» qui consiste à «se connaître, s’accueillir, se respecter, parfois même s’émerveiller de ce qui nous distingue». Elle est «un acte de résistance spirituelle contre la peur, les préjugés, la méfiance» et proclame que «la différence est une richesse».
Une écharpe symbolique
La troisième partie de la célébration a permis d’accueillir un regard bouddhiste sur la paix, l’hospitalité et le dialogue. Un regard porté par Tenzin Fripolli-Wangmo, conseillère à la communauté tibétaine du canton de Vaud et coresponsable de la section romande de la Société pour l’amitié helvético-tibétaine. «Pour nous, l’hospitalité dépasse le simple fait d’ouvrir notre maison: c’est ouvrir notre cœur et pratiquer la générosité. Par exemple, au 17e siècle, le 5e dalaï-lama a accordé des droits spéciaux à la communauté musulmane à Lhassa, lui a donné des terres pour y construire des mosquées, lui a accordé des droits juridiques et la liberté de commerce et de culte», a-t-elle rappelé. Aujourd’hui, c’est maintenir le dialogue avec la Chine «malgré des années de grande souffrance pour mon peuple», ce que ne cesse de faire Tenzin Gyatso, 14e dalaï-lama, prix Nobel de la paix en 1989.
Tenzin Fripolli-Wangmo a offert une écharpe blanche portant des vœux de longue vie pour la cathédrale de Lausanne en tibétain, en chinois et en français. Elle a été déposée sur l’olivier installé dans le chœur.
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