Hier lundi 9 juin, en lieu et place de la liturgie de la Parole, des paroissiens ont incarné des personnages ayant vécu la Pentecôte afin d’approcher ce qui s’est passé dans l’Eglise naissante lorsque le Christ a envoyé l’Esprit saint. Une mise en scène fruit de la collaboration de l’UP Prilly-Prélaz, de l’accompagnatrice pour les pastorales linguistiques et culturelles pour le développement des unités pastorales interculturelles de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud, Isabela Costa Mouni, et de l’actrice Taciana Luciano e Silva. Elle a rassemblé à l’Espace Saint-Joseph, puis à l’église, rejointe en procession, quelque 200 paroissiens.
Sur scène, des représentants des communautés italienne, égyptienne, indonésienne, équatorienne, érythréenne, brésilienne, camerounaise, vietnamienne et suisse incarnant les disciples en attente de l’Esprit saint et des juifs de l’époque venus présenter leurs offrandes pour la Pâque. La venue de l’Esprit, symbolisée par des drapeaux agités par Taciana Luciano e Silva sur un pas de danse, a provoqué une véritable libération: ««L'évènement de la Pentecôte, avec tous ces disciples qui parlent subitement dans la langue de ceux qui attendent la Bonne Nouvelle et qui s'ouvrent miraculeusement à l'étranger, est le symbole suprême de l'interculturalité au sein de l'Eglise», a relevé Stéphanie Conrad, agente pastorale sur l’UP et cheville ouvrière du projet.
L’abbé Boniface Bucyana, curé modérateur, a lancé en ouverture: «Je vous encourage à continuer à rêver: en effet la Pentecôte, événement fondateur de l’Eglise, est tellement énorme qu’un seul jour ne suffit pas pour le digérer». D’où cette mise en scène «afin que nos peurs cèdent la place au partage. Qu’elle interpelle chacun de nous, nos familles, nos communautés». Car «nous sommes des êtres spirituels: nous avons besoin de nous brancher sur la prise de l’Esprit saint pour retrouver le jus qui remplace la peur par le partage de la Parole, du pain et de la joie, un des fruits de l’Esprit». L’émotion était palpable dans la salle.
A l’issue de la mise en scène, acteurs, célébrants et paroissiens se sont dirigés en procession vers l’église pour poursuivre la célébration de l’eucharistie, concélébrée par les abbés Boniface Bucyana et Christophe Konopka assistés des diacres Bernard Litzler et Pierre Vo.
Pari réussi pour l’équipe qui a mis sur pied et réalisé ce projet. «Nous voulions nous déplacer intérieurement, faire bouger les lignes entre les communautés et favoriser le vivre-ensemble par la générosité du cœur et l'intérêt sincère pour le prochain, a souligné Stéphanie Conrad. Nous voulions semer ensemble des graines qui donneront du fruit même si on n’en connaît pas encore la saveur.»
Une expérience à réitérer? «Oui, et nous la referons sans doute l’an prochain vu l’enthousiasme avec lequel ce projet a été accueilli et mis en œuvre, a affirmé l’abbé Boniface, partie prenante de la mise en scène. Et pourquoi pas d’autres épisodes de l’Evangile? D’autant que nous avons l’équipe et les infrastructures.»
Un apéritif offert par la paroisse et un repas canadien ont suivi cette messe spéciale.
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