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Le Roseau : souplesse et rigueur végétale
De la canne au sceptre en passant par l’estomac … le roseau soigne, sauve, protège et dirige
Auteur : Hervé Truan
Photo : LD
La nature nous donne accès à plusieurs sortes de roseaux. Celui dont on parle dans la Bible est le roseau commun ; cette plante pousse communément dans les endroits humides. Un des termes hébreux pour désigner le roseau est kaneh. Ce mot est toujours présent dans notre langue avec le terme de ‘canne’ - la canne à pêche ou la canne pour s’appuyer. Les tiges, de forme très droite, pouvaient servir de règle d’arpenteur. De cet usage est dérivé le mot ‘canon’ dans le sens d’une règle de droit.
Au niveau médicinal, le roseau est utilisé pour les troubles digestifs. Il facilite la digestion grâce aux principes actifs amers présents dans son rhizome. L’acore vrai (qui est son nom scientifique) rentrait aussi dans la composition de l’huile d’onction pour les malades.
On dit que lorsqu’un roseau est froissé, il est bon à jeter. Pourtant, Jésus parle de sa mission et annonce ce qu’il vient accomplir : le roseau froissé ne sera pas brisé (Es 42,3 ; Matthieu 12, 15-21). Ce qui est inutile aux yeux de tous et sans valeur n’est pas rejeté. Voilà le droit et la justice de Dieu. Et c’est dans les roseaux que Dieu a accompli des sauvetages inédits : le bébé Moïse caché dans les roseaux (Exode 2,3), la sortie du peuple hébreux hors d’Egypte - route de liberté longeant la Mer des Roseaux (Exode 13,17-18).
Cette parole sur le roseau froissé décrit en creux la délicatesse et le tact du Christ. Il regarde ceux que personne ne regarde plus, il prend soin de ceux qui sont abandonnés. Ce dessein est le sien et peut devenir celui de tous ceux qui mettront en lui, leur foi et leur espérance.
Pour avoir choisi d’être du côté de ceux qui sont blessés et rejetés, Jésus sera lui-même blessé et rejeté. Hors de Jérusalem, condamné, un roseau viendra le narguer deux fois aux yeux de ceux qui le brandissent comme un dérisoire sceptre royal dans la cour du palais de Pilate et sur la croix (Matthieu 27, 27-31.48). À moins que, dans ces instants ultimes, le roseau n’ait été pour Jésus le rappel de sa vocation et de sa mission : prendre soin de tous, même en ces lieux (Luc 23, 39-43).
Nous devons être conscients qu’en nos temps modernes, notre société trouve facile de jeter les choses qui ne lui servent plus - autant au niveau du matériel que des personnes qui nous entourent. Comme le roseau froissé ou brisé, ceux qui ne nous servent plus à rien doivent être éliminés. Il est temps de se reprendre et de suivre l’enseignement de Jésus : prendre soin de tous – un enseignement d’ailleurs très ancien (Esaïe 43, 1-4a).
Source : P. Geoffroy, La Bible et les Plantes, Passiflores, 94 p. Janvier 2014
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